mercredi 5 janvier 2011

VANUATU !


Le post le plus rapide long de notre blog.
A peine 5 jours Trois semaines après qu'on soit rentrés voila déjà un petit résumé un compte rendu de nos vacances en images.
Pour commencer: une petite carte pour vous situer le Vanuatu (en fait c'est juste à coté de chez nous)
La saucisse knacki en bas à gauche c'est la Calédonie et la trainée de grattons au milieu de l'image ce sont les iles du Vanuatu (les trois petites cacahuètes entre les deux ce sont les iles loyautés)


Un petit zoom pour voir les noms des différentes iles.
(On a passé trois jours sur Efate l'ile du milieu sur laquelle se trouve la Capitale Port Vila, trois jours sur Espiritu Santo la plus grosse des iles ,celle en forme de U un peu plus au nord,  et un jour sur Tanna, une ile volcanique un peu plus au sud)

 
 Et on zoome un peu plus pour atterrir au marché de Port Vila le soir de notre arrivée.

EFATE













Le dépaysement est total, il y a une soirée dans le parc sur le front de mer organisée pour Noël et c'est bleu de mecs (expression calédonienne pour dire noir de monde) et pas vraiment beaucoup de touristes voire pas du tout. (Ça nous surprend d'autant plus que venant de Calédonie, en ville le soir après 18h il n'y a plus un chat dans les rues, ou bien des gens qu'on se passerait bien de croiser)
On erre un peu, l'ambiance est vraiment spéciale notamment devant les stands de kava, il y a très peu de lumière, juste quelques petites loupiotes blafardes, on devine les silhouettes autour de nous, mais le plus surprenant c'est l'ambiance sonore : partout autour de nous en stéréo 5.1 des raclements de gorges et des bruits de crachats se répondent (un vrai fond sonore, comme celui du chant des cigales un après midi d'été en Provence) , les claquettes collent au sol, boueux alors qu'il n'a pas plu...
Parenthèse informative: Le kava est une boisson aux vertus relaxantes et anesthésiantes qui provient d'une racine de plante broyée puis pressée et le kava du Vanuatu est réputé pour être un des plus fort du Pacifique. (l'utilisation du kava vient d'ailleurs du Vanuatu). La mixture obtenue est maronnasse , servie dans une demi noix de coco (1 bol=1 sel de kava), elle se boit très vite, cul sec, et est en général accompagnée d'un verre d'eau pour pouvoir se rincer très vite (et comprend vite pourquoi), son goût est incomparablement mauvais (un genre de smecta dilué à l'eau du Gange xylocaïné), l'effet relaxant est proche de celui d'une bière.



 Pour les passionnés de botanique voila à quoi ressemble un pied de kava (la plante verte au milieu) dont on extrait les racines


On se dirige ensuite vers le marché, il est encore animé alors qu'il se fait tard, un groupe de vanuatais entonne des chants de noël, les marchandises sont étalées sur de grande tables mais aussi à même le sol au milieu de l'allée, à certains endroit l'odeur de poubelle est assez prenante, la plupart des femmes qui tiennent des stands sont assises par terre, derrière ou sous leurs étals.

Bien appétissants ces petits crabes!


L'occasion aussi de faire des bonnes découvertes, comme ces espèces de noix qui ont un goût d'amande fraîche. Trop bon!

Pause repas au "restaurant" du marché, il y a 6 ou 7 cuisinières chacune a sa table et son petit coin cuisine,
elle prépare le repas devant vous pour pas cher (400 vatus soit un peu plus de 3,5€ le plat complet riz+garniture) et c'est pas mauvais.
Le tout sur fond de prêche en bichlamar par un évangéliste vindicatif.
En parlant de ça, les langues officielles ici sont l'anglais, le français et le bichlamar (il y ensuite une centaine de dialectes locaux) qui est une sorte de créole issu de l'anglais assez marrant. Par exemple: 
Bonjour : Gudmoning
Bonne nuit : Gudnaet
SVP: Plis
Merci : Tank you tumas
Peut être: Mebi
Excusez--moi : Skiusmi




Le marché le lendemain




Si les Ni-Vatus (Vanuatais) sont en avance sur nous dans un domaine c'est bien sur le covoiturage:
pas un pick up sans au moins trois personnes à l'arrière et ça peut monter jusqu'à plus de 10.
Par contre niveau sécurité c'est pas encore ça: personne ne met sa ceinture ni à l'avant, ni à l'arrière, ni même le conducteur. Mais nous on a nos vieux réflexes!

Pas sur de vouloir me faire checker le blood là-dedans...

Le lendemain, petite balade aux cascades de Mélé. on s'attendait à une petite randonnée sauvage, en fait c'est un terrain avec entrée payante, un bar et un snack sur la rivière, des cabines avec douches et toilettes et un chemin balisé qui vous emmène à la cascade en 10 minutes...

Des escaliers taillés à même la cascade


Bon c'est pas sauvage mais c'est pas moche non plus

Déjeuner de lap lap traditionnel,(du poisson ou comme ici une aile de poulet cuit avec du lait de coco dans une feuille de bananier sur un lit de pâte de manioc ou de taro(?), le tout pour 150 vatus soit moins d'1,5 euros)  Pas mauvais mais un peu bourratif


Nelly nostalgique de son enfance

Toujours au même endroit, vue sur une cocoteraie et sur la baie avec un petit ilot privé. L'endroit idéal pour faire une petite sieste (parfaite si ce n'était pas la saison des mouches...)


Le soir, cinéma de plein air gratuit sur le front de mer à Port Vila, avec pop corn et pizza,
avec au programme des films qui sont même pas encore sortis à Nouméa !!

squat de la plage déserte d'un resort de luxe, ça fait du bien un peu de repos de temps en temps!


Voilà pour Efate
Quelques remarques en vrac:
-Les transports en communs sont super pratiques et pas chers à Port Vila (environ 1,5 euros par trajet); il y a des "bus" à profusion, bus qui sont en fait des mini-vans coréens avec 6 ou 7 places à l'arrière, il suffit d'en arrêter un sur le bord de la route, de lui dire où vous allez, et il vous dépose exactement là où vous voulez. Ce qui est original c'est qu'il fait 3 ou 4 courses en même temps et qu'il y a donc toujours 3 ou 4 personnes avec vous. L'inconvénient c'est qu'il faut pas être pressé car on sait pas si on va être déposé en premier ou en dernier donc attention si on a un avion à prendre!
-On a souvent eu l'impression de se faire pigeonner comme de bons touristes qu'on était, notamment un jour où on voulait aller voir des plages pour faire du PMT, un chauffeur de bus nous a proposé de nous balader avec au programme plusieurs superbe plages pour nager, un endroit ou pouvait voir des requins et des tortues, bref de quoi occuper toute une journée... On s'est finalement retrouvé dans un genre de parc à touristes dont l'entrée était payante qui consistait en un enclos avec trois tortues et cinq requins, un autre enclos avec des crabes de cocotier, un avec des roussettes et un autre avec un cochon ?! et une plage de 50 m de large fermée par un filet parce qu'il y avait trop de courant... et le guide de nous apprendre que les autres endroit qu'il nous avait promis étaient également payants, à peu près dans le même esprit et qu'il n'était donc pas forcement utile d'y aller...

Fin de notre (trop long) séjour sur Efate, direction Espiritu Santo plus au nord à 1h d'avion), l'ile la plus grande du Vanuatu.
Objectif: Plongée sur et dans le Coolidge.

SANTO

Suite à une petite erreur stratégique la plongée ne se fera pas le premier jour comme prévu puisque le premier hôtel qu'on avait réservé et qui paraissait très près du site de plongée sur la carte se trouvait finalement à plus d'une heure de route, donc le premier jour on profite de la localisation de l'hôtel pour se faire une petite promenade en kayak pour aller voir les "trous bleus": la balade est longue, 3h sous un soleil de plomb, (je déteste définitivement le kayak), mais arrivé sur place on ne regrette pas: après avoir traversé deux baies et un bras de rivière seuls au monde on arrive sur un cul de sac, une piscine naturelle avec une eau incroyablement limpide et bleue, mais d'un bleu... Alors malheureusement on n'a pas pris de photos pour cause de kayak mais comme on n'est pas les seuls à y être allés, on a trouvé une photo sur internet pour vous donner une idée de la profondeur du bleu.

C'est marrant, on dirait un photomontage...

Flash back: la veille, pour la pigeonnade numéro deux, avec dans le rôle du pigeonneur : un taximan encore une fois. Il nous aborde à la sortie de l'aéroport pour nous proposer de nous amener à l'hôtel pour 5000 Vatus (40 euros) puis 4500 voyant qu'on trouve ca exorbitant...puis 4000 pour finalement nous le faire à 3000, il s'avère que le type, Johnny est francophone et très sympa, il nous propose même de nous organiser notre journée du lendemain et de nous réserver l'hôtel pour la nuit suivante, on prend son numéro et on lui dit qu'on le rappelle le lendemain si c'est bon pour nous.
Le patron de l'hôtel nous apprend finalement que le prix de la course depuis l'aéroport c'est 2000 Vatu et qu'il vaut mieux se méfier des taximan qui cherchent à presser les touristes comme des citrons, par contre, il en connait un de confiance qui peut nous balader pour un bon prix: on dit banco! tant pis pour Johnny.

Nous partons donc le lendemain pour une tournée des plus belle plages de la cote est de l'ile avec, pour chauffeur (recommandé cette fois), un retraité de la police locale et on peut dire qu'il respecte bien les limitations de vitesse, il se prend même un peu de marge. En fait il conduit comme un papi, la tête penchée au dessus du volant, les yeux plissés comme si il essayait deviner la route à travers le brouillard (qu'il n'y a pas)
et le trajet est très long. Paradoxalement il semble pourtant être pressé (vu les bâillements qu'il pousse régulièrement, ca doit être d'aller se coucher) et les arrêts sont expéditifs, on a droit à 10 minutes pour la première plage, et 25 min (après négociation) pour la deuxième (temps de repas compris)


La plage de Port Olry : 
si vous regardez cette photo pendant dix minutes vous aurez profité de la plage autant que nous

Bilan de l'escapade : Plus de 3 heures de route pour 35 min de plage pour 7000 Vatu = 3eme pigeonnade

Avec tout ca on arrive à Luganville plus tôt que prévu, ce qui nous laisse le temps de trouver un logement pour le soir. On se fait donc déposer à un hôtel dont on nous avait parlé et qui, semblait-il, ne nécessitait pas de réservation...bien évidemment l'hôtel est complet.
On reprend nos bagages et on marche jusqu'à l'hôtel suivant : complet.
Hum, on continue un peu et on trouve un troisième hôtel, vraiment miteux, on tente : complet. (on a appris plus tard que pendant les fêtes de Noel les gens des autres iles viennent faire leurs emplettes ou rendre visite à leur famille, et comme il n'y a pas 36000 hôtels à Luganville...)
Là on commence à s'inquiéter, car si le plus miteux d'entre eux est complet c'est pas très bon signe. on part quand même pour un quatrième hôtel sans trop y croire...on croise alors un taxi qui nous klaxonne, on se retourne, le chauffeur nous fait des signes: c'est Johnny, le taximan qu'on devait rappeler.
On ne sait plus ou se mettre, on continue notre chemin en espérant qu'il ne fera pas demi tour, et bien sur il fait demi tour et vient s'arrêter à notre hauteur, tout sourire.

-Alors ca va ? 
-Oooh Johnny!  Ça va et toi?
-Ca va bien, alors vous ne m'avez pas rappelé!
(On se sent peu con)
-euh ben non c'est à dire que... on était euh on est resté à l'hôtel ce matin et euh voila...
-Je vous ai réservé une chambre à l'hôtel.
-Hein? Comment ?
-Je vous ai réservé une chambre à l'hôtel, montez je vous y amène.
-Ah bon ?! Merci, mais...comment euh...pourquoi ? ... fallait pas, bon et bien ...OK, mais...merci ça tombe plutôt très bien..

Là, on est vraiment super gênés, surtout qu'il est en pleine course et qu'il a deux clients dans son taxi. Il nous dépose à l'hôtel (le premier qu'on nous avait conseillé et qui était complet), vient avec nous au guichet, et effectivement il avait réservé une chambre pour nous...Merci Johnny

Du coup on lui propose d'aller boire un pot le soir même.
Il passe nous prendre un peu plus tard et nous emmène dans un nakamal (bar à kava) très agréable en bord de mer, il s'avère être vraiment sympa et assez bavard, il nous apprend pas mal de choses le Vanuatu et sur sa vie.


Le lendemain: plongée sur le Président Coolidge, une épave très réputée dans le monde la plongée puisque c'est l'une des plus grosses épaves accessibles au monde (200m de long), il s'agit d'un paquebot américain de luxe réquisitionné pendant la deuxième guerre pour transporter des troupes et du matériel. et qui a coulé à cause d'une mine... américaine. Le capitaine du bateau après l'explosion décide d'échouer le bateau sur la côte pour permettre à tout l'équipage de descendre, résultat les 5000 hommes ont le temps de descendre en 45 min, puis le bateau a fini par glisser dans la baie pour se stabiliser couché sur le flanc, la proue à 20 m de profondeur et l'arrière du bateau à 80 mètres. Tout est resté tel quel à l'intérieur: vaisselle, chaussures, masques à gaz,fauteuil du médecin ...et la fameuse statue de la dame à la licorne.
Pour l'anecdote, il n'y aurait eu que 2 morts, un machiniste qui se trouvait dans une zone proche de l'explosion et le capitaine qui serait resté sur le bateau pour s'assurer que tout le monde était bien descendu.

 Photo du bateau le jour du naufrage

Il y a deux plongées prévues par jour: une le matin pendant laquelle on descend sur la proue du bateau et on pénètre dans les cales les plus accessible (30 mètres de profondeurs) et la deuxième l'après-midi si le moniteur sent qu'on est assez à l'aise, et où on pénètre dans l'épave et on se balade dans les couloirs (-40 mètres)
Tout se passe bien pour la première, et détail très agréable: le départ se fait à pied depuis la plage, la taille de l'épave est impressionnante, il y a énormément de vie autour du bateau, on se régale, la seconde plongée est prometteuse,
On retourne au club pour faire le point sur la plongée et pour boire un coup, le moniteur nous demande si on est OK pour la plongée de l'après-midi -on l'est, bien évidemment- mais lorsqu'il nous demande quand est ce qu'on prend l'avion et qu'on lui dit que c'est le lendemain à 11h, il fait une drôle de grimace, grimace qu'on lui rend assez vite quand il nous apprend que la deuxième plongée ne va pas être possible puisqu'il faut attendre 24h avant de pouvoir prendre l'avion...snif...rage...snif...frustration. 
(En Calédonie on nous a toujours dit que c'était plutôt 12h, mais il ne veut rien savoir)
N'en parlons plus


Du coup on occupe notre après midi comme on peut: petite visite du marché de Luganville et repas dans un des "resto" du marché, sur le même principe que celui Port Vila : une mini cuisine, une cuisinière et une table.





ici les cacahuètes sont vendues en motte

Puis on appelle Johnny pour une balade autour de Luganville.
On s'arrête pour faire un peu de PMT à Million Dollar Point, un site où les américains ont largué tout leur matos militaire avant de partir, par quelques mètres de fond, histoire de pas laisser de traces. On y trouve de tout: épaves de barques, tracto-pelles, vieux camions, poutres métalliques en tas, jeeps...et des poissons à foison.
Comme toujours pas de photos mais on est allé en chercher quelques unes sur le net pour vous montrer:






Petite marche dans la jungle sur le site du crash d'un avion américain pendant la guerre
(Ils sont décidément pas doués)

On va aussi sur le lieu d'une ancienne conserverie de poissons , et de l'ancien club de voile, et en passant on va voir l'ancienne discothèque.(mais ya que des ruines dans ce pays!) En fait après l'indépendance dans les années 80, ils ont viré tous les étrangers mais n'ont apparemment pas réussi à maintenir les entreprises en place, d'où une quantité d'endroits désaffectés, ce qui est bien dommage...



L'usine de poissons taïwannaise


Gamin à la pêche ou l'invention du bateau-glacière

Cocoteraie: Le Vanuatu en est réellement couvert, ils sont parmi les premiers producteurs de coprah du monde (huile de noix de coco)


En fin d'après midi Johnny nous propose de nous emmener dans un village traditionnel pour y voir des danses, mais quand on se pointe on apprend qu'exceptionnellement il ne reçoivent pas les touristes car il y a une fête, tout le village est réuni pour remercier les hôteliers et restaurateurs locaux pour leur sponsoring (d'après ce qu'on a compris...)
Après négociation de Johnny, le chef  nous accepte (moyennant 1000 Vatu) et on se retrouve invités à la fête du village, du coup on a même droit aux danse traditionnelles.



A notre collier de fleurs



La musique dans l'eau: les femmes de la tribu se mettent dans un bassin et produisent des bruits en rythme en tapant sur l'eau, le résultat est surprenant.
Voyez plutôt en vidéo:







Kava à volonté (Et c'était pas du kava pour petite fille)


Buffet à volonté, avec un bougna au cochon de lait ! une pure merveille une des viande les plus fondantes qu'on ait jamais mangé


Une fois par an avant les fêtes de Noël, tous les revenus de la tribu sont mis en commun et redistribués, le chef appelle les membres de la tribu un par un et leur remet une enveloppe contenant la part qui leur revient, tout le monde y a droit, même les enfants qui viennent chercher leur dû en effectuant une danse vraiment poilante.
(plus proche du bootyshake que de la danse traditionnelle, tout se perd...même au Vanuatu)
La cérémonie était vraiment sympa.
Johnny, grâce à qui on aura passé un super séjour sur Santo, avec son taxi tunné aux couleurs de la France. Son contact pour ceux qui auront l'occasion d'y aller:7755626

Fin de notre (trop court) séjour sur Espiritu Santo, direction Tanna.

TANNA

Tanna se trouve au sud d'Efate, c'est une ile moins peuplée (30000 hab) et plus sauvage qui possède un volcan en activité: le Yasur.
Ce qui surprend quand on sort de l'avion c'est vraiment son coté sauvage, le tarmac et le parking de l'aéroport sont les seules surfaces goudronnées de toute l'ile.
On grimpe dans le pick-up "taxi" qui nous attendait pour nous emmener à notre gite de l'autre coté de l'ile, et c'est parti pour plus de trois heures de "route" dans des conditions extrêmes, la piste est défoncée et boueuse (il a plu les trois jours précédents) et on dirait que le chauffeur cherche absolument à finir son pick-up, (on plaint les types qui sont dans la benne), le trajet est vraiment dépaysant: le chauffeur interpelle de temps à autre les gens qu'on croise, balance une remarque en rigolant ou pose une question (on ne comprend bien sûr rien de ce qui se dit, ils parlent dans un dialecte local) puis prend quelqu'un trois cent mètres après pour le déposer 10 km plus loin, les gens vont et viennent dans la benne, on croise des cases en bois et en tôle réparties aléatoirement le long de la piste, quelques magasins construits en dur, un cochon sauvage avec ses marcassins qui détalent au bruit du moteur, un étal de marché de temps en temps, des gens assis par terre en groupe ou marchant le long de la route, des vaches attachées, des chèvres en liberté...C'est vraiment un autre monde. On a déposé quelqu'un à la tombée de la nuit au milieu de nulle part, il avait encore 6 km à pied à faire pour rentrer chez lui!

La route principale


Comme l'avion a du retard on va directement aller sur le volcan.
En se rapprochant du cratère, la route laisse place à une vaste étendue de cendre, il faut deviner la route, notamment à un endroit ou l'étendue est traversée par un cours d'eau, on descend deux ou trois "marches" bien raides pour atteindre le lit de la rivière. A cause des pluies importantes le courant est vraiment puissant, on se demande ou est le pont. Il n'y en a pas, mais le chauffeur connait bien son pick up, il traverse, on est très légèrement crispé :-) Ça passe..





On monte donc au volcan avec un guide local. Le parking est très proche du volcan et on entend déjà les grondements sourds des explosions.
Le guide nous raconte, dans un anglais approximatif, qu'on est en alerte 3 sur une échelle de 5 et qu'il n'est jamais tranquille quand il monte sur le volcan, on se demande si c'est du lard ou du cochon.
Arrivés prés du bord il nous dit qu'on peut continuer jusqu'à un point de vue qu'il nous indique, que lui doit aller se soulager mais qu'il nous rejoint de suite. On y va, il n'y a que nous et deux touristes avec leur guide qu'on croise en montant, les explosions sont espacées et irrégulières, des panaches de fumées s'élèvent lentement. En s'approchant du bord on peut voir au fond du cratère quelques jets de pierres incandescentes, on se sent tout petits, soudain le guide revient vers nous et nous fait des grands signes pour qu'on revienne, il vient de croiser l'autre guide qui lui a dit qu'il avait vu une explosion importante et qu'il valait se mettre dans un endroit un peu plus en retrait. On sent que le guide n'est pas rassuré, il nous raconte que si il a peur c'est parce qu'en 1995, il a vu une touriste se faire décapiter par une projection et qu'il n'aime pas tellement quand l'activité est trop importante, on le comprend, nous non plus on n'aime pas ca, même si c'est vraiment très excitant. Et, alors qu'on redescend doucement vers la zone plus sûre, on est surpris par une détonation spectaculaire, le panache et les projections s'élèvent rapidement au dessus de nous, on a du mal à évaluer les distances, le guide nous explique qu'il ne faut pas bouger, qu'il faut lever la tête et essayer d'apprécier la trajectoire des projections, on est tétanisés (il y a un peu trop de trajectoires à calculer), tout d'un coup le guide se met à courir, sans prévenir, et on se retrouve à courir très vite derrière lui, tout en gardant un œil en l'air. On entend des impacts très proches, nos surrénales sécrètent plein pot...


 Une petite explosion au fond du cratere

La grosse (à noter les "petites" projections de lave)



Avec la précipitation (et la grosse frayeur) on n'a malheureusement pas eu le temps de faire beaucoup de films, mais de toute façon on n'est pas près d'oublier!




Vue (rapide) du cratère.
(important: ne pas faire attention aux commentaires, tout est à prendre au second degré, évidemment)




N




En fait le guide courait pour nous montrer les projections qui étaient tombées dans la zone vers laquelle on allait, c'est à dire celle qui était sensée être plus sûre...

Le banc sur lequel était assis le touriste qu'on a croisé cinq minute plus tôt

Impact au sol

Au passage, pendant le sprint, on était tellement concentré sur ce qui se passait dans les airs que je (Séb) me suis légèrement fracassé l'orteil contre un rocher qui se trouvait... au sol, et en claquettes ça ne pardonne pas.
Voilà, du coup on a rebroussé chemin vers le parking alors qu'on devait rester sur le volcan jusqu'à la tombée de la nuit (il parait que c'est vraiment superbe), le guide nous a quand même proposé, si on voulait, de nous laisser remonter by night, mais... que lui nous attendrait au parking :-) Malgré l'insistance de Sébastien, on a été raisonnables car se faire transpercer par une lave me disait moyen. Même si c'est très beau.

Et c'est reparti pour une heure et demi de pickup, on arrive de nuit à notre gîte, on est accueilli  avec un petit verre de bienvenue et des lampe électriques, il n'y a pas d'électricité dans cette partie de l'ile, et en plus exceptionnellement il n'y a pas d'eau non plus, la canalisation qui emmène l'eau de la rivière a cédé à cause des précipitations.
Je me rend compte en descendant de la voiture que mon pied est super douloureux, mon orteil a doublé de volume et a tourné au violet.
Notre bungalow est simple, avec deux lits avec moustiquaire et une petite terrasse en bois, 
mais l'emplacement est splendide, on domine une vallée, tapissée de cocotiers, qui s'ouvre sur la baie de Port Résolution, la "ville" du coin.
La colline juste en face de nous nous sépare du volcan qu'on peut entendre gronder par intermittence.
Le soir on se retrouve à manger des spaghettis bolognaise en tête à tête avec Maté, un hongrois très avenant qui vit en Nouvelle Zélande et qui se fait un dernier voyage seul avant de rentrer chez lui à Budapest. 
Nos hôtes sont extrêmement timides et discrets, ils sont assis à distance de la table et écoutent la conversation d'une oreille attentive.
Super adresse donc: Island Dream Bungalow


Notre bungalow avec au fond la baie de Port Résolution

Vue depuis le bungalow (le volcan se trouve derrière)

Le "restaurant"



Le lendemain promenade (boiteuse) avec Mate dans la baie de Port Résolution, accompagnés par deux filles de la famille du gîte, Myriam et Wapu.
Des sources chaude sortent au niveau de la plage, pas forcément très agréable quand il fait déjà 30 °C car l'eau sort à presque 100°C, à tel point que les locaux viennent faire la cuisine dans les petites cuvettes de résurgence, on a gouté à la banane (verte?) cuite comme ça...Gustativement parlant on en gardera pas un grand souvenir, mais faut avouer que c'est bien pratique pour faire la cuisine!


Cuisine au naturel

 Port Résolution Bay

Le village et sa rue principale. C'est un peu surprenant, on s'attendait pas trop à ça


La place principale du village

De nombreux cochons sauvages se baladent dans le village

Pause baignade à White Sand Beach avec Wapu


Les vaches vanuataises sont souvent solitaires, toujours très propres, à se demander si ils ne les toilettent pas,
et produisent une viande absolument délicieuse, à tel point que les Calédoniens qui viennent en vacances au Vanuatu repartent souvent avec 5 kg de viande dans leurs bagages (c'est la limite autorisée), et après y avoir gouté au resto nous n'avons, nous non plus, pas pu résister à la tentation...C'est d'ailleurs le seul "souvenir" que nous avons rapporté!


Sur le retour, traces en zigzag laissées par un surfeur sur le flanc du volcan.

L'ile est un véritable terrain de jeu pour véhicule tout terrain 
Course entre notre pick up et celui de Mate sur l'étendue de cendre.


les vanuatais baladent leurs vaches en laisse

Vue sur la côte Est depuis la route qui traverse l'ile.

 Retour à Efate pour prendre l'avion pour Nouméa, un peu à regret, on serait bien restés un peu plus à Tanna, il a l'air de faire bon y vivre. Au Vanuatu d'ailleurs, les gens sont accueillants, très avenants, ils viennent te parler très facilement, ils sont très zen. On a été frappés par le nombre d'enfants et que tous ont l'habitude dès leur plus jeune âge de tenir des machettes (très utiles d'ailleurs quand on marche sur le bord de la route ou en forêt) mais un peu surprenant quand c'est des gamins de 3 ans. Il y a une profusion impressionnante de fruits et légumes (en même temps c'est pas étonnant, il pleut tous les jours) donc même si les gens sont assez pauvres, personne ne meurt de faim.
Le coût de la vie est relativement élevé, surtout pour les activités touristiques, et c'est quand même un peu désagréable d'avoir l'impression de se faire arnaquer tout le temps. Mais bon, c'est le jeu, et on a de toute façon pas le courage de râler en anglais!
Au final notre impression sur le Vanuatu durant 1 semaine est allée en s'améliorant, c'est une autre manière de vivre à laquelle on pourrait vite prendre goût!


Retour à la "civilisation" avec, pour finir, gros retard de l'avion, mais qui pour nous était passé inaperçu vu la tête du panneau des vols.





1 commentaire:

  1. Vraiment dépaysant... Super trip, ça donne envie de repartir!
    Et puis le Concert direct live from Vanuatu,génial! Qu'est-ce qu'on s'emmerde à inventer de nouveaux instruments bourrés de technologies? Un verre d'eau et quelques mains, c'est le top!

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